André Royer, habitant de La Bazouge-du-Désert, dresse des pièges contre ces insectes ravageurs depuis sept ans. Simples, mais diablement efficaces.
Le printemps approche. Avec lui, le réveil des reines frelons asiatiques. Le moment idéal pour commencer à les piéger selon les spécialistes de la lutte contre ce nuisible.
André Royer s’y connait en la matière. Cet habitant de La Bazouge-du-Désert, près de Fougères (Ille-et-Vilaine) a commencé en 2017, « quand la commune nous a offert un premier piège pour nous inciter à nous lancer », se souvient cet ancien agriculteur de 82 ans.
Depuis, il installe ses pièges, tous les ans, de mars à novembre. Trois suspendus aux branches des arbres fruitiers du jardin de sa maison, dans le bourg de la Bazouge, et trois dans l’exploitation reprise par son fils vers Landéan.
Dans les deux cas, la réussite est maximale : les frelons asiatiques, en grande majorité, et leurs cousins européens trépassent. « J’en ai tué 2997 en 2023. Et près de 4000 en 2022 », calcule André qui tient un registre.
Dans un cahier ou sur une feuille cartonnée, il note scrupuleusement ce que ses pièges attrapent au quotidien. « Je vide les pièges tous les jours ». Une nécessité, surtout l’été, quand en juin, juillet et août, les cadavres de ces insectes invasifs s’empilent.
S’il reconnaît que ses pièges ont « parfois » attrapé des guêpes et des mouches « notamment l’an dernier », André assure qu’ils n’ont « jamais capturé d’abeilles ou de bourdons ».
Le Bazougeais utilise trois pièges un peu différents. Avec un point commun : la potion qu’ils renferment. « C’est ça qui attire les frelons ».
La recette : un tiers de sirop de grenadine, un tiers de bière brune et un tiers de vin blanc sec, « pas du haut de gamme », sourit Marie, la femme d’André. « Simple et efficace », renchérit André, persuadé que « tout le monde peut le faire » :
Les frelons asiatiques, c’est un vrai problème. Il faudrait que plus de gens piègent, que l’on soit répartis à une certaine distance pour être encore plus efficaces.
André Royer
En tout cas, conclut Marie, ils ont retrouvé une certaine quiétude dans leur jardin : « A une époque, j’avais même dû arrêter de ramasser les framboises tellement il y avait de frelons ».